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Baromètre CPV Associés – Déméter 2020

La nouvelle édition de l’enquête annuelle CPV Associés et le Club Déméter est consacrée aux impacts et aux enseignements de la pandémie Covid 19 sur la logistique responsable. Comment les membres questionnés ont-ils traversé l’épisode du confinement ? La crise sanitaire et économique a-t-elle fait émerger une dynamique en faveur d’une logistique responsable ?

Qu’ils soient industriels, prestataires logistiques, distributeurs, acteurs publics, la vision des membres du club Déméter ouvre sur de nouvelles perspectives en matière de logistique responsable. Réalisée quelques jours après le déconfinement, la synthèse de l’enquête conduite permet d’identifier 3 axes distinctifs pour tirer les enseignements de la crise avec le prisme d’une logistique responsable : la résilience des organisations pendant le confinement – les nouvelles pratiques émergeantes – la transition des modèles.

Résilience globale des organisations de la chaîne logistique pendant la crise

Cette crise impactante pour l’ensemble des acteurs de la logistique, a mis en lumière leur capacité de résilience en s’adaptant à cette situation inédite et à l’adoption de nouvelles pratiques.

Au cœur de la crise, c’est au plus proche du terrain que les entreprises ont été les plus résilientes malgré la soudaineté du confinement et les mesures qui ont été prises. Les répondants ont mis en avant deux points forts : le management des équipes qui ont été mobilisées et qui ont compris l’importance des enjeux malgré le contexte, et le transport qui est apparu comme un élément clé notamment pour les industriels et les distributeurs qui ont pu mobiliser leurs moyens pour répondre à une demande particulière de volumes tout en respectant les règles sanitaires. 

Les nouvelles pratiques 

Cet évènement a permis d’une part de renforcer la solidarité, et d’autre part de développer de nouveaux partenariats, en particulier pour les industriels et les distributeurs. Les pratiques collaboratives bien établies en amont de la crise ont été amplifiées durant son avènement.

Plus de la moitié des entreprises répondantes ont fait preuve d’agilité grâce aux partenariats existants ou en ont noué de nouveaux pendant la crise (53 %, dont 67 % d’industriels). Pour 70 % d’entre elles, ces partenariats s’inscriront durablement dans le temps.

Les entreprises ont capitalisé sur un certain nombre de nouvelles technologies déjà en place dans les organisations, leur permettant de concentrer leurs ressources sur la gestion opérationnelle de la crise plutôt que sur le développement de ces nouvelles technologies.

La digitalisation, ainsi que les outils collaboratifs, sont identifiés comme prioritaires afin de rendre les organisations logistiques plus agiles et plus résilientes aux crises. A ce stade, Il s’agit donc davantage d’innovations incrémentales plutôt que d’innovations disruptives.

100 % des membres interrogés demeurent convaincus que le futur de l’échange d’information se trouve dans les solutions digitales et collaboratives, permettant une meilleure gestion des prévisions et anticipations d’évènements perturbateurs.

La transition des modèles suite à la crise

Le Covid a mis en évidence la nécessité de réintégrer les risques sanitaires et climatiques au sein des organisations, enjeux fondamentaux pour les entreprises. Pour 60 % des répondants, la prise en compte de crises majeures dans la gestion des organisations va durablement s’installer.

84 % des membres sont plutôt optimistes quant à la place prépondérante de la transition énergétique au cœur de la relance économique. Bien sûr, le contexte social participe grandement à cette perception.

Le transport s’est révélé être un maillon stratégique de la chaîne logistique. Les modèles de demain vont devoir davantage intégrer ce maillon dans la chaîne de valeur, sanitaire, sociale, écologique et économique. La prise de conscience de l’importance du transport reste à déterminer.

Il y a une certaine hétérogénéité dans les avis, les répondants demeurent plutôt pessimistes quant à l’opportunité de cette crise pour remettre le transport à son juste niveau.

Cette crise a montré le besoin d’une communication plus intégrée entre les parties prenantes de l’amont à l’aval, ainsi que la création de plans d’action coopératifs pour augmenter la résilience globale de la chaîne logistique lors de telles crises. A l’avenir, une meilleure utilisation et diffusion des solutions digitales pourrait constituer une opportunité pour faciliter les échanges et développer les partenariats lors de tels évènements.

Il y a donc eu une forte réactivité opérationnelle du secteur pour maintenir les opérations et les schémas logiques efficients durant toute la période. Au sein du club, certaines entreprises étaient bloquées quand d’autres étaient extrêmement sollicitées, ce qui a conduit à déclencher des actions solidaires.

On constate que c’est au niveau local que la réactivité s’est révélée la plus forte et que des solutions alternatives ont rapidement émergé, mettant en valeur l’intérêt des organisations supply chain décentralisées pour un maximum d’agilité lors de situations qui étaient jusqu’à lors peu prévisibles.

Plusieurs pratiques collaboratives se sont renforcées au sein du Club Déméter maintenant, entre les membres, cette culture de la confiance, de l’expérimentation, et la nécessité de toujours se remettre en question. Justement, dans le contexte du Covid, cette solidarité entre les membres a fonctionné. Preuve en est, plusieurs initiatives ont vu le jour afin d’éviter du gaspillage alimentaire, de proposer des zones de stockage, de partager de la main d’œuvre ou encore du repositionnement de moyens de transport.

« Je tiens à rappeler la forte sensibilité des entreprises du Club Déméter pour la RSE » souligne Jérôme Saillour, Responsable Transport Decathlon et membre du comité communication du Club Déméter. « Plusieurs illustrations ont mis en avant cette valeur de solidarité que nous souhaitons maintenir dans notre association. Pendant cette période, le club a d’ailleurs initié un atelier pour le partage des bonnes pratiques, avec l’objectif que chacun des membres puisse y trouver des idées à exporter vers sa propre organisation. Pour Déméter, ce qui doit ressortir de cette crise, c’est le renforcement de nos pratiques collaboratives ».

*Enquête réalisée du 28 mai au 12 juin 2020 auprès des membres de l’association.

Pour rappel, le club Déméter est composé de 27 % de distributeurs, 24 % d’industriels, 31% de prestataires et 18 % d’institutionnels.

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